Conséquences d’une baisse budgétaire sur les chantiers d’insertion et sur les territoires

Conséquences d'une baisse budgétaire sur les chantiers d'insertion et sur le territoire

Julien Brugerolles alerte M. le ministre du travail et des solidarités sur les conséquences d’une baisse budgétaire pour les structures d’insertion par l’activité économique (SIAE) et tout particulièrement pour les ateliers et chantiers d’insertion (ACI).

Alors que le secteur subit depuis deux ans une érosion de ses financements publics, le projet de loi de finances pour 2026 opère une nouvelle baisse budgétaire, avec 229 millions d’euros supplémentaires qui devraient être retranchés. Cette nouvelle baisse, si elle venait à se confirmer, entraînerait la suppression de près de 20 000 emplois en équivalent temps plein (ETP). Près de 60 000 personnes seraient ainsi privées d’un accompagnement vers l’emploi ou la formation. Dans le département du Puy-de-Dôme, 52 ETP seraient menacés au sein des ACI, soit près de 100 personnes qui ne pourraient plus bénéficier d’un parcours d’insertion et des licenciements pour des salariés employés à leur accompagnement.

Très concrètement, pour l’association Détours, une nouvelle baisse représenterait 7,26 ETP, soit 15 à 20 personnes privées d’un parcours d’insertion. Cela pourrait conduire à la fermeture d’un ou des ACI, à l’arrêt des services de proximité (entretien d’espaces verts, valorisation du patrimoine bâti) et à la fermeture d’un garage rural solidaire réalisant 250 à 300 réparations par an pour des personnes avec de faibles ressources. Dans des territoires où les transports publics sont quasi inexistants, une telle perte limiterait gravement la mobilité et l’accès à l’emploi pour de nombreuses personnes.

Pour l’association Récup’Dore Solidaire, la baisse budgétaire envisagée correspondrait à la perte d’1,5 ETP sur les 9,5 ETP à ce jour, fragilisant une activité qui répond aux besoins des habitants (collecte d’encombrants, réduction des déchets, vente de biens de première nécessité à petits prix) et qui permet chaque année l’accompagnement vers l’emploi de plus de 20 personnes.

Enfin, pour Inserfac, qui gère trois des cinq ACI du territoire de Thiers Dore et Montagne, une telle baisse se traduirait par une diminution importante des services rendus aux habitants mais aussi affaiblirait le rayonnement de Thiers, haut-lieu de la coutellerie, puisque chaque année près de 2 500 personnes viennent y monter leur propre couteau via l’ACI.

Aussi, il souhaite savoir si le Gouvernement compte prendre en compte ces perspectives alarmantes pour des milliers de parcours d’insertion en France et revenir sur la baisse budgétaire envisagée afin de préserver les emplois locaux et garantir la continuité d’un service essentiel à la cohésion sociale.

 

Question N° 10832 de Julien Brugerolles

Question publiée au JO le 11 novembre 2025, page 9095

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