Financement des missions locales

Financement des missions locales

Julien Brugerolles alerte M. le Ministre du travail et des solidarités sur les conséquences d’une baisse des moyens budgétaires pour les missions locales et les jeunes qu’elles accompagnent.

Les missions locales et leurs salariés se sont fortement mobilisés ces derniers jours pour relayer leur inquiétude au regard de la baisse envisagée de 13 % de leurs moyens dans le cadre du projet de loi de finances (PLF) pour 2026. Selon l’Union nationale des missions locales (UNML), une baisse de 13 % représente 1 100 emplois en moins au niveau national, des fermetures parmi les 450 agences que compte le réseau et plusieurs centaines de milliers de jeunes qui ne pourraient plus être suivis comme il faudrait par des conseillers, dont la surcharge de travail est déjà largement avérée. Au niveau de la région Auvergne-Rhône-Alpes, après une baisse de presque 7 % de leurs ressources en 2025 qui a conduit à la perte de 110 postes parmi les 68 missions locales présentes sur le territoire, cette nouvelle coupe budgétaire, estimée à 6 millions d’euros, entraînerait 200 nouvelles suppressions de postes et la fermeture de nombreuses permanences, notamment en zone rurale.

Les missions locales, service public territorialisé et partenarial de l’insertion des jeunes, ont un rôle essentiel auprès des 16-25 ans. Aujourd’hui, plus d’un million de jeunes sont accompagnés, et depuis la réforme de France Travail généralisée le 1er janvier 2025, ce nombre ne cesse d’augmenter. Aussi, l’UNML pointe dans une tribune le fait que cette baisse des crédits « risque de fragiliser toute une génération ». Ladite tribune a été signée par de nombreux élus locaux qui eux aussi s’inquiètent des conséquences d’une baisse des financements de l’État sur le fonctionnement des structures, et pour leur territoire. À ce titre, l’UNML rappelle que les missions locales sont « présidées et pilotées par les élus locaux » et « incarnent ce que nos territoires savent faire de mieux : la solidarité, l’efficacité grâce à la proximité ». Par ailleurs, l’UNML prévient que la baisse des crédits est « une fausse économie » car elle risque d’entraîner une hausse des « coûts » sociaux et des aides aux personnes.

Alors que le taux de chômage des moins de 25 ans reste à un niveau très élevé en France, il lui demande si le gouvernement compte renoncer à la diminution des crédits des missions locales dans le cadre du PLF 2026. Par ailleurs, il souhaite connaître sa position quant aux demandes de l’UNML de créer un fonds d’urgence pour soutenir les missions locales en difficulté, de reconduire l’objectif de 200 000 jeunes engagés dans le contrat d’engagement jeunes et de préserver les 53 millions du budget du Parcours contractualisé d’accompagnement vers l’emploi et l’autonomie (Pacea) que le gouvernement a l’intention de supprimer. 

 

Question N° … de Julien Brugerolles

Question publiée au JO le … novembre 2025

Partager l’article

Voir aussi sur le même sujet